- Pourquoi LinkedIn collecte vos données pour l’IA
- Quelles informations LinkedIn utilise exactement
- Risques pour la confidentialité et la conformité RGPD
- Cliquez sur ce bouton pour désactiver l’option en 10 secondes
- Bonnes pratiques PME pour sécuriser LinkedIn
Pourquoi cet article ?
À compter du 3 novembre 2025, LinkedIn intégrera par défaut la quasi-totalité de vos informations dans l’entraînement de ses modèles d’intelligence artificielle générative. La plateforme s’appuie sur le fondement juridique d’intérêt légitime pour éviter de recueillir votre consentement explicite, une pratique critiquée par de nombreux spécialistes de la protection des données. Pourtant, en quelques clics seulement, chaque membre peut désactiver cette collecte et protéger ses données personnelles LinkedIn IA. Suivez le guide.
Pourquoi LinkedIn collecte vos données pour l’IA
L’intérêt légitime : un fondement discutable
Depuis plus d’un an, les grands réseaux sociaux rivalisent pour nourrir leurs modèles d’IA avec des milliards de contenus. LinkedIn ne fait pas exception. La firme de Microsoft affirme vouloir « améliorer l’expérience utilisateur » : recommandations plus fines, assistant de rédaction, analyse automatique de CV, etc. Pour y parvenir, elle invoque l’« intérêt légitime » prévu par le RGPD, un régime qui autorise certains traitements sans consentement préalable lorsqu’ils ne portent pas “atteinte disproportionnée” aux droits des personnes concernées.
Problème : la perspective que votre photo, votre historique de navigation ou vos commentaires alimentent un algorithme génératif dépasse largement les attentes raisonnables d’un utilisateur professionnel. Des ONG comme NOYB ou la Quadrature du Net pointent déjà le paradoxe : ce traitement massif sert d’abord la R&D de LinkedIn, et non une fonctionnalité indispensable au service. En d’autres termes, l’équilibre entre l’ambition produit de la plateforme et la protection de la vie privée n’est pas évident.
Cette motivation commerciale est d’autant plus marquée qu’une base de données de profils qualifiés représente un atout considérable sur le marché de l’IA générative : elle combine textes fouillés, métadonnées fiables et graphiques de relations professionnelles quasi uniques.
Quelles informations LinkedIn utilise exactement
Du profil à l’activité : un scope massif
Dans son avis de confidentialité régional européen, LinkedIn dresse une liste impressionnante des informations concernées :
- Données de profil : nom, photo, poste actuel, formation, compétences.
- Contenus publiés : posts, articles, commentaires, réactions.
- Historique d’activité : pages visitées, vidéos regardées, offres d’emploi consultées.
- Données techniques : adresse IP, identifiant d’appareil, user-agent, type de navigateur.
- Données déduites : tranche d’âge, localisation, centres d’intérêt estimés.
- Données de vérification : employeur, adresse email, pièce d’identité pour badge.
- Saisies dans les outils IA : prompts, CV, objectifs rédigés dans les fonctionnalités IA.
- Retours utilisateur : commentaires sur les services ou signalements de bugs.
Autrement dit, rien ou presque n’échappe à l’appétit des algorithmes. Pour les responsables RH et dirigeants de PME, la vigilance est d’autant plus cruciale : un profil entreprise cumule les données de ses salariés et de sa marque. Une exposition inattendue de leurs interactions peut mener à la reconstitution de secrets d’affaires ou à des fuites de stratégie produit.
Risques pour la confidentialité et la conformité RGPD
Conséquences juridiques et réputationnelles
Le RGPD confère aux personnes morales et physiques un ensemble de droits : information, opposition, limitation du traitement, portabilité. En exploitant l’intérêt légitime, LinkedIn déplace la charge de la preuve vers l’utilisateur : c’est à vous de refuser. Or en cas de contrôle de la CNIL, une PME qui laisserait ses collaborateurs exposés pourrait être tenue pour négligente dans sa gouvernance des données.
Au-delà de l’aspect juridique, l’image de l’entreprise est en jeu. Les candidats et partenaires deviennent sensibles à la façon dont vous protégez les données. Un simple post viral dénonçant la non-conformité d’un compte corporate peut nuire à la marque employeur. D’où l’importance d’un plan de communication interne et d’une procédure claire pour accompagner les équipes.
Enfin, sur le plan technique, l’agrégation de données personnelles dans un modèle de langage accroît les risques de ré-identification ou de génération de contenus biaisés. Les modèles entraînés sur des historiques RH pourraient, par exemple, reproduire des stéréotypes de recrutement.
Cliquez sur ce bouton pour exercer votre droit d’opt-out
Désactiver l’option en 10 secondes en cliquant ici
Heureusement, la loi oblige LinkedIn à proposer un mécanisme de retrait. Comptez moins de 10 ssecondes pour sécuriser votre compte LinkedIn IA données personnelles :
Allez sur ce lien : page des paramètres LinkedIn et cliquez sur désactivez ! Pensez à relayer l’information à vos équipes !
Bonnes pratiques PME pour sécuriser l’IA en entreprise
Mettre en place une gouvernance responsable
Pour aller plus loin qu’une simple désactivation manuelle, inscrivez la protection des données personnelles IA dans votre politique de sécurité :
- Charte numérique interne : ajoutez une clause sur l’usage des réseaux professionnels et le paramétrage des comptes.
- Formation régulière : sensibilisez vos managers aux risques d’exposition de données et aux manipulations d’IA générative.
- Processus d’onboarding / offboarding : vérifiez les paramètres LinkedIn des nouveaux collaborateurs
Les équipes de Bonjour World, fortes de 20 consultants IA basés en France, accompagnent déjà plusieurs PME pour intégrer l’IA et la sécurisation des données dans leurs pratiques. Cette approche pragmatique permet d’éviter des erreurs humaines coûteuses tout en garantissant une adoption sereine de l’IA.
Enfin, gardez un œil sur l’évolution réglementaire. Le futur règlement AI Act de l’Union européenne introduira des obligations supplémentaires de transparence pour les fournisseurs de modèles et pourrait obliger LinkedIn à revoir sa base légale. Anticiper ces changements vous donnera un avantage concurrentiel et évitera des mises en conformité précipitées.
Conclusion : Désactiver l’entraînement IA sur LinkedIn est un geste simple mais stratégique. En quelques clics, vous réduisez votre surface d’exposition, rassurez vos talents et démontrez votre engagement éthique. Mettez à jour vos processus internes dès aujourd’hui ; demain, vos données resteront à la bonne place : sous votre contrôle.
Auteur : Thomas Flauraud
