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Un rapport clé sur l’infoobésite de l’IA : tout voir en une page sur notre infographie

Comprendre l’obésité numérique de l’IA

De la prouesse technique à la démesure

À chaque nouvelle génération de modèles, les équipes de recherche ajoutent des dizaines, puis des centaines de milliards de paramètres, persuadées qu’« agrandir » rime automatiquement avec « mieux ». Cette logique de surenchère s’est accélérée depuis 2018 : former un foundation model nécessite aujourd’hui des fermes de GPU entières. Le chercheur Gaël Varoquaux parle d’une « course au gigantisme » porteuse de risques majeurs : explosion des budgets R&D, verrouillage des innovations par quelques géants et coûts énergétiques comparables à ceux d’un réacteur d’1 GW.

Ce phénomène est qualifié d’obésité numérique. L’excès finit par nuire : latence accrue, instabilité possible des sorties, et surtout un impact environnemental IA grandissant. Selon l’IEA, l’électricité requise pour entraîner les plus grands modèles peut dépasser la consommation mensuelle d’une ville de 100 000 habitants ; à l’échelle mondiale, la trajectoire actuelle n’est pas compatible avec nos objectifs climatiques.

Un impact environnemental qui inquiète

Une dépense énergétique qui frôle le gigawatt

Les Echos rappellent qu’une seule itération de modèle « géant » mobilise plusieurs mégawatts en continu pendant des semaines. Au-delà de l’électricité, les centres de données engloutissent jusqu’à 700 000 L d’eau douce par jour pour le refroidissement. L’IEA 2025 prévient : si aucune mesure de sobriété n’est prise, l’IA pourrait consommer, d’ici 2030, autant d’électricité que le Japon actuel.

Cet impact environnemental IA a deux composantes : des émissions directes de CO2 et un effet d’éviction de l’électricité disponible pour d’autres usages industriels ou résidentiels, particulièrement critique dans les régions sous tension.

Les dérives économiques du gigantisme

Des barrières financières qui excluent les PME

Former un super-modèle peut coûter plusieurs centaines de millions d’euros, sans compter l’inférence. Résultat : seules quelques organisations adossées à des clouds hyperscale peuvent se permettre ces investissements. Les PME doivent louer à prix fort des API externes, au détriment de la souveraineté sur leurs données.

Ce déséquilibre freine l’innovation locale : laboratoires académiques et start-ups passent plus de temps à lever des fonds qu’à expérimenter, tandis qu’un quasi-monopole technologique se dessine.

Un oligopole technologique en gestation

Quand la connaissance se concentre dans quelques mains

Les secrets de fabrication des modèles géants — jeux de données confidentiels, optimisations propriétaires — deviennent des fossés défensifs pour les grandes plateformes. Sans transparence, impossible de vérifier les biais ou l’empreinte carbone réelle des algorithmes, accentuant la dépendance des utilisateurs.

Vers une IA frugale et responsable

Pistes concrètes pour alléger l’empreinte des modèles

Compression int8/int4, distillation, jeux de données « qualité plutôt que quantité », edge computing ou encore data centers décarbonés : autant de leviers pour maîtriser l’impact environnemental IA tout en maintenant la performance métier.

  • Compression et quantification : divise la consommation par deux à trois.
  • Distillation : élève spécialisé 10 × moins gourmand qu’un modèle maître.
  • Entraînement adaptatif : focus sur les données les plus pertinentes.
  • Edge computing : réduit les transferts réseau énergivores.
  • Calcul décarboné : recours systématique aux énergies renouvelables.

L’accompagnement Bonjour World : sobriété et performance

20 consultants pour intégrer l’IA durablement dans votre PME

Nos 20 consultants IA basés en France appliquent une démarche frugal-by-design. Nous auditons vos usages, sélectionnons des modèles open-weight compressés et les déployons sur une infrastructure mutualisée basse consommation, avec suivi continu de l’empreinte carbone.

  • Évaluation de l’empreinte numérique actuelle ;
  • Conception de workflows basés sur des modèles distillés spécialisés ;
  • Mesure automatisée de l’empreinte carbone à chaque itération ;
  • Formation de vos équipes à la maintenance de ces solutions bas-carbone.

En plaçant la sobriété au cœur de votre stratégie IA, vous sécurisez vos marges, répondez aux futures exigences réglementaires et contribuez à une innovation responsable.

Source d’information : Les Echos

Auteur : Thomas Flauraud